• «Celui qui ne comprend pas ton silence n’arrivera jamais à comprendre tes mots» – Sam Ya
    Playlist :https://www.youtube.com/watch?v=NsgCUfg-ZP4

    Le temps passe, et le ciel à revêtit son manteau blanc à l'approche des fêtes, période où je redoute plus que tout. L'idée de reprendre mes 5 kilos me hante jour et nuit. Je ne dors pas très bien, et comme je me maquille très peu, j'ai de grandes poches sous les yeux. Il faut dire que je ne me pose pas beaucoup. Je consacre beaucoup de temps à mes études, afin de rendre ma mère fière. La vie n'a pas été tendre avec elle et elle a eu beaucoup de problèmes quand elle arrivait en France alors qu'elle n'avait que 14 ans. Cependant, je n'ai hérité d'elle que d'une peau légèrement bronzée et ses allures exotiques. Le week-end, c'est dès neuf heures que je suis dehors, pour un footing matinal dans le petit parc juste en face de chez moi. J'apprécie beaucoup de courir à ces heures paisibles, où toute la ville est encore endormie, j'ai l'impression que tout m'appartient. Et walkman aux oreilles je cours, je cours, toujours plus vite et toujours plus longtemps. Je cours pour éviter le passé qui me rattrape. Je sais parfaitement qu'un jour, il me rattrapera. Mais en attendant, il est encore loin et je n'ai plus qu'à courir toujours plus loin, sans me retourner, parce que si je le fais, c'est la réalité qui reviendra me fouetter le visage de chose que j'ai déjà entendue, il y a environ 3 mois. Je ne suis pas prête à l'affronter encore une fois.


    Les vacances d'Hiver sont arrivées et ce 17 décembre, je n'ai pas envie de sortir. J'éprouve une forme de fénaintisme que je ne me soupçonnais même pas. Je suis molle, je traine, j'erre sans but dans la maison vide. Je m'ennuie. Cette lassitude de vivre m'effraie plus que tout. Je n'ai même pas le courage d'aller m'acheter des yaourts allégés à la supérette du coin. C'est donc ça, se laisser aller. Je ne mange rien de la journée, et j'ai pourtant l'impression que rien que le fait d'être là à ne rien faire me fait grossir. Alors je découvre, j'explore et je me promène dans toute la maison. Je scrute tous les petits détails auxquels je ne fais plus attention pendant des mois. Je note le tout dans un petit carnet que je cache dans un tiroir de mon bureau, celui qui grince et que ma mère ne songera jamais à ouvrir. Je reste ainsi pendant des jours, comme prostrée, à photographier, noter et observer ce qui m'entoure, sans jamais sortir de la maison. Le matin, je me lève aux alentours de sept heures, et je viens me poser devant la grande fenêtre de la cuisine et je regarde le jour se lever dans les campagnes de mon trou perdu qui fait office de domicile. Je bois mon lait chaud et je reste impassible à tout ce que dehors me propose de faire pour changer. Non, je suis très bien ici, recluse dans mon petit monde chaud et réconfortant. Parfois, le soir, j'entends ma mère rentrer du travail, je ne dors pas, mais je ne me lève pas. Nous ne sommes plus proches depuis fort longtemps, et je ne vois pas ce qui pourrait nous rapprocher. Les seules fois où je lui adresse la parole, c'est pour lui demander une broutille.
    Mais ce matin, lorsque je pousse la poignée de la cuisine, elle est là.
    Elle affiche un air fatigué sur son visage pâle et malgré son grand châle qui couvre ses frêles épaules, elle boit tremble de froid. Je la dévisage comme un extraterrestre. Elle boit son café d'un air parfaitement serein et calme, sans se douter de ma présence. Je m'approche silencieusement de la porte en marbre blanc mais j’émets un petit son. Ma mère se raidit et regarde autour d'elle, puis elle fixe la fenêtre.
    Je tourne le regard, et je me mets à regarder cette femme qui me semble si inconnue, comme fraîchement débarquée d'une autre planète. Elle regarde toujours la fenêtre. Elle la regarde pendant longtemps, et j'ai comme l'impression de me voir. Assise sur le rebord, elle contemple en silence, parfaitement comme moi.
    J'avance, mais rien à faire, ses yeux reste fixé sur la fenêtre. Quand enfin elle tourne la tête, elle commence d'une voix douce :
    -je t'attendais Kayla... Il faut qu'on parle.
    Ses yeux ne brillent plus.
    C'est la première chose que je regarde quand mes yeux plongent dans les siens, il y a encore quelques minutes si vifs et pétillants
    ~


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  • Dans la vie, tout est temporaire, rien ne dure jamais éternellement. Si vous êtes malheureux, il y aura une lueur d’espoir qui viendra vous sortir de cette morosité, si vous êtes heureux, il y aura toujours quelques choses qui viendront vous ôter, juste l’espace d’un instant, le sourire permanent que vous affichez chaque jour.- Moi-même.

    Playlist : https://www.youtube.com/watch?v=qHcPedP-2vk

    Chapitre 8
    Ma mère se lance dans d’interminables justifications qui m’ennuient au plus haut point. Je me fiche royalement qu’elle ait un copain. Je veux juste qu’elle me laisse tranquille dans ma bulle, et qu’elle arrête de regarder la fenêtre, ma fenêtre. Je ne réponds à ses explications que des « Hum, oui » force. Cette conversation n’a pas lieu d’être et je tâche de lui faire comprendre avec des bâillements et des soupirs presque sincères. Je n’ai pas envie de discuter. Pourquoi faut-il qu’elle m’agresse dès le matin comme ça ? Qu’elle me fiche la paix, c’est tout ce que je veux. Je ne l’écoute même pas, et quand je quitte discrètement la cuisine, elle ne le remarque même pas et continue ces explications barbantes tandis que je regagne ma chambre à pas de loup. Je saisis discrètement mon sac de sport et me mets en route pour la piscine, Ipod aux oreilles, sans même entendre les cris de colère de ma mère dans mon dos. Je marche jusqu’à l’arrêt de bus vide, vu qu’il est à peine onze heures du matin. Mais quand je le découvre assis sur la barre métallique froide et humide en ce jour pluvieux, mon cœur semble s’arrêter de battre. Il est là, et il ne remarque même pas ma présence jusqu’à ce que le bus arrive. Alors là, il s’exclame :

    -Kayla ! Comment ça va ?

    Je ne retire même pas mes écouteurs sur mes oreilles et feigne l’ignorance. Devant sa mine déconcertée, je grimpe dans le bus sans attendre, valide mon ticket et m’avance d’un pas déterminé vers l’arrière quand il m’agrippe l’épaule. Je me retourne, et je plonge mon regard dans le sien. Mais mes yeux n’ont rien d’amical et s’avèrent particulièrement menaçants. Pendant environ une minute, je ne vois plus la mamie ronchonne assise devant moi où le business man au téléphone, je n’entends plus le bruit de la circulation, ni toutes ces conversations téléphoniques que j’écoute habituellement d’une oreille, comme pour comprendre la vie de tous ces gens. Non, là, je le regarde fixement et mon corps entier se concentre sur l’être à quelques centimètres de moi seulement. Mais je baisse les yeux et fais volte-face d’un ton désinvolte. Je vais m’assoir au fond du Bus, comme pour le faire oublier ce qu’il vient de se passer, et c’est, écouteurs enfoncés dans les oreilles, que je contemple le paysage qui défile sous mes yeux, qui sont encore brulants après ce duel. Mon arrêt est annoncé, et alors que je m’avance vers la sortie, quelqu’un sort brutalement de son siège, trop tard pour ralentir, je le cogne. Je relève la tête pour m’excuser, mais quand j’aperçois le visage familier qui apparaît, je reste pétrifiée.
    ~


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  • Voici un dessin de moi de
    Kayla : http://sketchtoy.com/64483492
    Je trouve ça très moyen, mais j'aimerai savoir ce que vous en pensez. Visualisez vous Kayla de cette manière, ou la voyiez vous différemment.
    Je n'ai pas d'oeuil, ni de main, parce que je suis nulle en main et en n'yeux et surtout pour vous laissez le champs libre sur la couleur de ces yeux, et parce que ce trait définit trop la beauté de Kayla. Sur le dessin, on ne voit pas non plus qu'elle est grosse, pour la simple et bonne raison qu'elle est fine du haut et ronde du bas.
    Voilà voilà, j'attend vos avis.


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  • «L’optimiste et le pessimiste contribuent tout deux à notre société. L’optimiste invente l’avion tandis que le pessimiste invente le parachute» – Gil Stern

    Playlist : https://www.youtube.com/watch?v=KQPhzkQq0P4


    ~~
    Il tourne la tête, et alors qu'il s'apprête à ouvrir la bouche, il se ravise et détourne le regard avant de sortir du véhicule. Je suis très surprise de sa réaction, mais je garde la tête froide, et avance vers la sortie. À peine ai-je posé mon pas sur le trottoir que déjà, je sens le froid qui s'engouffre sous mes frêles épaules. Je grelotte mais continue d'avancer d'un pas hésitant vers le centre sportif, quand je sens quelque chose me abattre sur mes épaules. Je me retourne, et il est là. Il me sourit et me regarde d'un air bienveillant, avec les mêmes yeux que tout à l'heure dans le bus. Mais cette fois-ci, son regard n'a strictement rien d'agressif et semble même compatissant. Je peine à prononcer une phrase de remerciement, et lorsqu'il saisit ma main gelée, je n'ai même pas le courage de le repousser. Ainsi, nous avançons dans la neige, main dans la main. Et bizarrement, je n'ai plus eu froid jusqu'à ce qu'il lâche ma paume quand nous sommes arrivés au Centre Sportif. Mais lorsque je le vois s'engouffrer dans les escaliers en direction de la patinoire, je suis prise d'une irrépressible envie de le suivre. Alors j'attends quelques instants, en faisant mine d'hésiter entre les deux activités. Mais dès qu'il disparaît de mon champ de vision, je dévale à toute vitesse l'escalier.

    Lorsque j'arrive dans la grande salle, il flotte une drôle d'odeur auquel je ne prête aucune attention particulière. Je balance presque mon sac dans le petit casier et me dirige d'un pas très décidé vers l’accueil, avec un seul objectif : récupérer mes patins satins blancs, et patiner, oui patiner, jusqu'à l'épuisement. L'employé me ressort ma paire de patins. Ils sont d'un blanc neige délicat et harmonieux et même si ça fait 2 ans que je ne les ai pas utilisés, ils n'ont en aucun cas perdu de leur éclat. J'insère mais pétons avec facilité, et je pose mon pied sur la glace, où il est déjà. Toutes mes hésitations disparaissent et je m'élance sur la piste, avec une grâce dont je ne me soupçonnais même pas.
    Je patine, toujours plus vite, je flâne entre les adultes, les enfants. Je me retourne, je patine en arrière, éxécute des petits sauts harmonieux. Je fais des tours de piste impeccables, je sens la lame de mes patins glisser sous le givre, j'ai la sensation de planer. Et m'habitue vite aux regards dubitatifs des parents, comme à celui-ci émerveillé des enfants. Je ne remarque même pas que la patinoire se vide et que les gradins s'accumulent de personnes. Bientôt, nous ne sommes plus que deux sur la vaste piste. Et comme de par hasard, il s'agit de lui. Mais cette fois-ci, mon pouls ne s’accélère pas, et je demeure sereine, je poursuis mes sauts, mes figures et je constate avec étonnement qu'il semble demander à patiner en duo. Malgré ma surprise, j'accepte d'un vague hochement de tête. Nous patinons, main dans la main, sous les regards étonnés et les applaudissements. J'exécute des figures, et il m'imite à la perfection. Je ne fais plus attention à ce qui m'entoure, je me concentre uniquement sur mes gestes, et sur ses gestes à lui. Le morceau touche à sa fin, et je clôture par un salto figé, pour atterrir dans ses bras.
    S'ensuit un tonnerre d'applaudissements. Depuis quand n'avait je pas étais applaudie ?
    C'était bel et bien la première fois.


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  • Chapitre 10.

    «La sagesse, c’est permettre à autrui d’être différent de soi» – T.L.

    Playlist :https://www.youtube.com/watch?v=3jBB9aoqfU4


    ~
    Après ce spectacle improvisé, tout s'enchaîne très vite. Les gens viennent nous voir pour nous féliciter, les compliments fusent et j'essaie de répondre avec un minimum de franchise. A côté de moi, lui semble très facilement gérer la situation, comme si il avait l'habitude de recevoir autant d'attention. Peu à peu, la piste se ré-emplis et les gens nous oublient. Je repose donc le pied sur la glace, et malgré mes jambes lourdes et la fatigue qui se lit sur mon visage pâle, je m'aventure avec entrain sur le givre froid et patine en continu pendant les deux bonnes heures qui suivent. Et quand le zamboni me vire de la piste, c'est dépité que je constate qu'il est déjà 20 heures. Je récupère mes affaires, toutes froissées après avoir passé de si longue heures dans le petit casier confiné et étroit et grime d'un pas léger les petits escaliers de bois. Lorsque je pousse la porte de l'accueil, je ne peut retenir un frisson. Je me prend donc un petit chocolat chaud, d'en l'espoir de me ravigoter et je prend la route de chez moi tranquillement, ma boisson chaude à la main.
    Lorsque je franchit le seuil de la maison, je suis trempée. En effet, la neige fine qui était tombée hier s'est transformée en pluie battante. Je retire mes chaussures et monte me changer, ne jetant qu'un furtif coup d'oeil au énième mot d'excuse de ma mère, qui m'annonce que -comme d'habitude- elle rentrerait très tard. Je soupire. Encore une soirée pleine de solitude qui s'annonce. L'évocation du mot soirée fait ressurgir un souvenir d'une fête que ma mère avait donné ici, juste avant la reprise des cours, cet été. Plusieurs de ces collègues s'étaient étonnés de ma froideur et avait constatés que j'était très distante avec ma mère. Je les avaient rembarrés en leur criant, hurlant presque, que je n'allais certainement pas attendre jusqu'à une heure et demie du matin rien que pour lui souhaiter une bonne nuit, ou que j'allais me lever à cinq heures pour lui souhaiter bonne journée. Depuis cette évènement, ma mère n'a jamais refait de fêtes à la maison. Malgré le fait que je lui en veuille énormément pour tout ce qu'elle a fait, je sait qu'elle travaille dur pour joindre les deux bouts. Mais au bout de 2 ans de vie à deux, je commence à me lasser de lui trouver sans cesse des excuses. Je réfléchit à cela sous les pommeau brulant de la douche, je sent les gouttes chaudes s'écraser sur mon corps vulnérable. Je pense à lui. Je ne connaît même pas son prénom et il me prête sa veste parce que j'ai froid. C'est parfaitement insensé. Je suis à des années lumières de son niveau. Je jette un coup d'oeil à mon ventre, trop gros, trop gras, selon moi.
    Enroulée dans ma serviette humide, je scrute mon visage dans la vitre impeccable de la salle de bain. Je regarde tout, et je prête attention à tout les petits détails. Je me trouve horrible : Mon nez gras, mes yeux trop écartés, mes joues trop rondes et mon menton trop prononcé. A l'époque des vraies discussion avec ma mère, quand je devait avoir 10 ou 11 ans et que je me plaignais de rien recevoir à la Saint Valentin parce que j'étais trop laide, ma mère me répétait toujours que je n'étais pas moche, seulement que mon visage avait quelque chose de particulier. Je me souvient qu'aveuglément, je la croyais et que je m'endormais entre le creux de son cou alors qu'elle me fredonnait doucement : " Ce sera pour l'année prochaine" et quand je me réveillait, j'étais dans mon lit, et j'avais juste le temps de distinguer la silhouette de ma mère qui disparaissait dans l'entrebaillement de ma porte grinçante. Je me souvient que je souriais et que je m'endormais en pensant que ce sera bel et bien pour l'année prochaine.
    Mais quand mon père à quitté la maison, j'ai réalisé que je n'aurait jamais la carte tant attendue depuis mon enfance.


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